En mai, Amnesty International a publié un nouveau rapport[1] évaluant l’impact des restrictions relatives à la pandémie à travers le globe: « Notre communauté ne reçoit aucune aide : Les conséquences des mesures prises par les États face au Covid-19 pour les populations tombant injustement sous le coup du droit pénal ». Le rapport se fonde sur une enquête en ligne de 54 organisations de la société civile basées dans 28 pays, dont la FEANTSA.
Selon ce rapport, les groupes marginalisés, dont les personnes sans abri, ont été affectés de façon disproportionnée par les mesures prises face au Covid-19 qui les ont discriminés et placés dans des situations de violation de leurs droits humains. Le rapport fait état d’une approche trop punitive dans l’application des règlementations liées au Covid-19 plutôt que l’adoption de mesures d’accompagnement facilitant l’accès au logement et à d’autres services basiques. Parmi les mesures punitives, les organisations ont mentionné l’utilisation d’amendes, d’arrestations ou d’avertissements écrits pour forcer les personnes à rester éloignées de l’espace public. Dès lors, les personnes qui ont perdu leur travail du jour au lendemain ou les personnes sans abri se sont retrouvées exposées à un risque de sanction pénale pour non-respect des mesures liées au Covid-19 ou pour violation des couvre-feux même lorsque ces personnes n’avaient nulle part d’autre où aller. Nombre des personnes gravement impactées par cette approche punitive souffraient déjà de problèmes de santé à cause de leur marginalisation historique au niveau de l’affectation des ressources et à cause de leur marginalisation au niveau de l’accès aux soins de santé, à l’emploi et au logement. Le rapport conclut en indiquant que les droits humains devraient être au cœur des efforts des gouvernements pour lutter contre l’urgence sanitaire publique et invite les États membres à mettre un terme à cette criminalisation injuste afin de garantir la protection des publics vulnérables et atteindre leurs objectifs en matière de santé publique. Une des recommandations d’Amnesty pour les États est de garantir le droit au logement convenable.
« Veiller à ce que les personnes sans abri qui ont bénéficié d’un logement temporaire pendant la crise sanitaire ne soient pas à nouveau privées d’hébergement une fois la situation d’urgence terminée. crise sanitaire. Veillez à ce que, conformément au principe de non-régression, toutes les mesures punitives mises en œuvre pendant la situation d’urgence sanitaire pour respecter les droits des personnes marginalisées soient maintenues lorsque la situation s’améliore. Protéger les personnes contre les expulsions en interdisant de telles pratiques pour non-paiement ou arriérés de loyer, non-paiement de prêt hypothécaire et factures impayées pendant la pandémie et pendant une période raisonnable par la suite. »
[1] Rapport d’Amnesty, « Notre communauté ne reçoit aucune aide : Les conséquences des mesures prises par les États face au Covid-19 pour les populations tombant injustement sous le coup du droit pénal », 31 mai 2022 https://www.amnesty.org/en/documents/pol30/5477/2022/fr/In May Amnesty International published a new report[1]