Le constat en matière de logement est clair : les loyers augmentent, les prix des logements deviennent de plus en plus inabordables et la pénurie de logements abordables s'aggrave de jour en jour. Il semble que les mesures prises jusqu'à présent n'aient pas eu l'effet escompté, à savoir l'amélioration de ces tendances. Dans le même temps, un nombre croissant de jeunes sont confrontés à une situation qui met en péril non seulement leur situation actuelle, mais aussi leurs perspectives d'avenir.
Si l'on mesure la valeur d'une société à la manière dont elle traite ses jeunes membres, l'Europe est clairement confrontée à un défi de taille. Dans l'une des régions les plus prospères du monde, une minorité importante de mineurs est contrainte de vivre dans la rue ou dans des hébergements d'urgence ou temporaires. On estime que plusieurs millions de personnes vivent dans des logements impropres à l'habitation humaine. Cette situation est d'autant plus urgente que le logement est un aspect fondamental de la justice sociale et de l'égalité des chances. Les personnes privées dès le départ des conditions nécessaires pour vivre dans la dignité risquent d'être injustement désavantagées dans leur vie et exclues de la participation à l'avenir de leur société.
La question du sans-abrisme est débattue dans le contexte européen depuis plusieurs années déjà, et l'on prend de plus en plus conscience de la gravité de la crise du logement. Les intentions du Président de la Commission nouvellement réélu pour un nouveau mandat sont clairement en ligne avec cet objectif. Elles comprennent la formulation d'une stratégie européenne de lutte contre la pauvreté, la mise en œuvre d'un plan européen sans précédent pour le logement abordable, la nomination d'un commissaire au logement, la création d'une plateforme européenne d'investissement pour le logement abordable et durable, et le doublement du financement pour le logement abordable dans le cadre de la politique de cohésion.
Ces initiatives constituent une avancée positive, mais plusieurs domaines clés doivent être clarifiés avant que leur efficacité puisse être pleinement évaluée. Si les annonces et les engagements sont louables, ils n'apportent pas de solution globale au problème. Actuellement, les États membres restent les principaux acteurs capables d'influer sur la situation, mais la politique budgétaire européenne limite considérablement leur capacité à investir dans des solutions solides. Il est essentiel de repenser notre approche afin de garantir le respect du droit fondamental au logement.
Il n'est plus temps de prendre des mesures correctives et d'effectuer des ajustements mineurs. La crise est trop profonde. Il faut agir de manière plus ambitieuse. Les gouvernements et les autorités locales doivent unir leurs forces pour lutter contre le sans-abrisme et veiller à ce qu'aucun enfant ne soit exclu du logement, réguler le marché immobilier et les loyers, produire des logements sociaux et abordables pour les familles et réformer en profondeur les campagnes de rénovation en donnant la priorité aux ménages les plus vulnérables. À côté de ces politiques sociales et inclusives de long terme, une série de mesures immédiates et concrètes doivent être mises en œuvre sur le terrain. Chaque initiative, chaque projet peut avoir un impact significatif.
Nous ne pouvons pas laisser des générations entières derrière nous à cause de l'immobilisme et de l'inaction. Les jeunes sont notre avenir. Si nous leur donnons la stabilité dont ils ont besoin, ils pourront construire une société plus juste, plus équitable et plus solidaire. C'est à nous, aujourd'hui, de prendre les décisions qui garantiront leur réussite de demain.
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