Mettre fin à la criminalisation dus sans-abrisme en Europe

On estime à 1,2 million le nombre de sans-abri en Europe. Nombre d'entre elles sont contraintes de dormir dans la rue, incapables d'accéder à un logement adéquat ou à une aide de base. Ce chiffre, en augmentation constante depuis 2008, reflète l'aggravation de la crise du logement et l'accroissement des inégalités, qui touchent de manière disproportionnée les personnes les plus vulnérables, notamment les jeunes, les femmes et même les enfants.

En l'absence d'une aide sociale suffisante et de logements abordables, les personnes sans domicile doivent se tourner vers les espaces publics pour répondre à leurs besoins les plus élémentaires. Elles sont confrontées à des systèmes d'hébergement surpeuplés et de mauvaise qualité, recherchent des solutions informelles comme l'occupation de bâtiments vacants et survivent souvent en mendiant de la nourriture ou un abri.

Plutôt que de trouver des solutions, les personnes sans domicile sont de plus en plus traitées comme une « nuisance » dans le discours public et les politiques. Dans plusieurs pays européens, les lois et pratiques locales classent les comportements de survie - tels que dormir dans la rue, mendier ou créer des espaces de vie informels - comme des infractions. Les interventions policières sont de plus en plus fréquentes, marquant une tendance inquiétante : la criminalisation du sans-abrisme, qui s'inscrit dans un schéma plus large de pénalisation de la pauvreté.

Pour faire face à cette situation alarmante, la Fondation Abbé Pierre, la FEANTSA et ASF ont mené une enquête en Belgique, au Danemark, en France et en Hongrie. En s'engageant auprès des acteurs de première ligne, elles ont documenté les mécanismes, les conséquences et l'ampleur de ce problème, mettant en lumière l'impact de la criminalisation du sans-abrisme sur les individus et la société.

Le rapport arrive à un moment critique. La nouvelle Commission européenne s'est engagée à renforcer les efforts de lutte contre la pauvreté, en plaçant le pilier européen des droits sociaux au centre des politiques sociales des Etats membres.

A travers cette note politique, nous souhaitons sensibiliser et proposer des recommandations concrètes pour mettre fin aux lois et pratiques qui pénalisent l'exclusion liée au logement et la pauvreté. Criminaliser le sans-abrisme est un choix de société inacceptable - un choix qui exacerbe les difficultés des individus et affaiblit le tissu de nos communautés.

Lisez le rapport complet ici.

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